Retrait immédiat

Envie de conserver une trace de ce très beau texte, à l’orée du lancement de mes ateliers d’écriture. Ateliers qui devront malheureusement attendre la traversée de la tempête universelle qui nous est arrivée récemment. Mais, comme avec toutes les tempêtes, le soleil vient après la pluie, parfois avec plus d’intensité, de luminosité qu’avant…

« La Femme qui m’habite, celle qui sait, me dit quand je dois me retirer.
Mes ancêtres me parlent.
Me guident.
Ils me poussent au bord des précipices, et me crient : « saute ! ».
Et si je ne saute pas, ils m’étouffent, m’asphyxient.

La Femme qui m’habite sait quand s’enfuir.
Elle sait quand on me dévore et quand je me nourris.

Elle me parle tout bas quand je dors pour me dire comment me défaire de mes chaînes. Et la louve chante dans mon ventre des chants de Liberté.

Il existe un tambour au fond de moi qui se met à vibrer lorsque je me sens vide de tout, et surtout vide de moi, que je me déserte.
Il y a un serpent dans la terre qui se réveille et me cherche lorsque mes choix me tarissent.

Le temps passe.
C’est maintenant ou jamais !

Se séparer et mourir. Laisser partir ce qui a été. Les mensonges. Tout ce que nous connaissons. La demi-femme. La femme-malade. Celle qui aime à moitié et vit à moitié. Celle qui donne à moitié. Celle qui est à moitié là. Toi, demi-femme, je te laisse mourir. Pour mieux te faire renaître, revivre, et te donner ta véritable place dans le monde.

Celle qui t’appartient par Nature.

Peu importe ce chemin qui te voit disparaître à chacun de tes pas. Peu importe que tu ne puisses voir celui qui est devant toi.

Femme, avance dans l’obscurité avec les yeux grands ouverts.
Et renifle tes ancêtres. »

(Texte libre, traduit de l’espagnol et adapté pour MindfulDesign.eu)

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