De la créativité et de sa nécessité

À propos de la créativité, de son existence et de son importance.

Afin de clôturer (pour un temps) mon chapitre sur l’éducation, c’est de créativité dont j’aimerais vous parler aujourd’hui, ou plutôt d’énergie créatrice. Et ainsi faire le lien avec tout ce que celle-ci permet.

Julia Cameron le dit fort bien dans son ouvrage « The Artist’s way » : nous naissons TOUS créatifs. Et plus encore, nous sommes l’incarnation, la preuve vivante de la Création, toute idée religieuse (mais non spirituelle) mise à part.

La créativité relève donc du fait de créer, de notre propension à le faire. Être en capacité d’imaginer, de penser, de réagir et d’agir, de concevoir et percevoir les choses et les situations avec un regard plus grand, sous des angles différents, en (op)posant le moins de limites possibles quant à l’interprétation que l’on en fait. Interprétation qui, par sa nature circonstanciée, sera quoi qu’il arrive imprégnée de notre propre histoire. De nos filtres aléatoires.

Créativité rime ainsi pour moi avec OUVERTURE et non-jugement. Droit à l’erreur et recommencement.

Parce que comment oser changer de point de vue, d’idée reçue ou de manière de faire, comment transformer une pensée et se transformer, si se tromper n’est pas une option ? S’il n’y a pas de remise en question ?

ESSAYER et Ré-essayer. IMAGINER. VISUALISER.

Pour mieux TRANSITER.

Essayer est un verbe dit transitif, c’est à dire qui a la propriété de faire le lien entre une action et son objet, ledit objet pouvant prendre des formes variées. Transitivité venant de Transitif (ive), adjectif dérivé du latin transilivus signifiant PASSER. Sans faire de leçon de grammaire ni d’étymologie, ce que je retiens en lisant ceci est cette idée de transit, de mouvement, de voyage, de passage d’un état à un autre, d’une pensée à une autre, d’une croyance à une autre, d’une réalité à une autre, d’une vie à une autre…

Car ce sont bien nos pensées, nos croyances ancrées, souvent subconscientes, qui déterminent nos actes et nos comportements. Et si nous avions le pouvoir de les faire transiter ? Si, enfants, nous était offerte la possibilité d’un apprentissage dans un espace qui accueille l’être Soi, l’expérimentation et l’essayage ? Et si les adultes que nous sommes devenus et qui se sont construits en dépit de cette même opportunité, en avaient une autre, celle de revisiter les étapes de notre vie, afin d’en faire transiter les ressentis, ceux qui se sont engrammés au fil du temps et qui nous empêchent d’avancer aujourd’hui ? Et nous raconter une autre histoire. Accéder à une autre réalité, une réalité au service de notre mission de vie, de notre grande contribution.

Si je vous raconte cela c’est parce que, au-delà de mon choix d’une autre École pour mes enfants, une école que je souhaiterais pour TOUS, une école qui érige ces valeurs en mission, moi, qui n’ai pas eu l’occasion de faire l’expérience d’un tel endroit permettant l’incubation d’une êtreté libérée, j’ai décidé de m’essayer à la reprogrammation des éléments clés de mon histoire, ceux qui, progressivement sédimentés, empilés les uns sur les autres telles des strates tantôt de calcaire ou d’argile, sont constitutifs de mon plancher psychique, de mon sol aux parcelles de glaise, des mes douves asséchées, de mon mur d’enceinte aux fenêtres disparates et aux meurtrières aveuglées.

De ma maison. De mes FONDATIONS.

Agir sur le subconscient ne peut pas se faire cognitivement. On a beau se répéter tous les jours qu’il faudrait penser autrement, le résultat ne dépasse généralement pas le cortex pré-frontal. Notre cerveau archaïque, craignant pour sa survie, reprend souvent les rennes de notre vie à l’insu de notre plein gré.

Des tas de méthodes, comme l’hypnose, la DSP et l’EMDR (la reprogrammation oculaire), ont fait leurs preuves dans de multiples contextes. Mais il existe aussi, et j’en fais l’apprentissage petit à petit, si l’on veut bien s’y ouvrir et accepter d’essayer, de sortir de notre zone de confort mental, des choses que l’on peut faire soi-même (oui, je le pense, notre pouvoir d’auto-guérison est bien plus grand qu’on ne le croit !). C’est ainsi que je m’essaie à ce que j’appellerais la :

« méditation du souvenir« 

L’idée, qui m’a été soufflée par un ami qui me veut du bien, consiste à partir en voyage, et revisiter chaque événement déterminant de sa vie, petit ou grand, en prenant soin de leur attribuer une réalité factuelle et chronologique. Des événements ou des moments, parfois furtifs, souvent fugaces et fugitifs, des situations qui auraient pu déclencher chez nous un ressenti désagréable, inconfortable, dissonant, voir douloureux, comme de la peur ou de la tristesse, un sentiment d’humiliation ou de rejet, et qui peuvent aussi bien être de simples paroles prononcées par un tiers à l’apparence anodine et légère. Prendre le temps de se poser un instant, fermer les yeux. En laisser remonter un, intuitivement et sans forcer, reconstituer la scène, replanter le décor et y visualiser l’adulte, l’adolescent, l’enfant que nous étions alors. Entrer dans la scène et s’immerger, tout doucement, en ressentir les vibrations en étant présent à ce qui est là. Établir le contact, les yeux dans les yeux, avec cet autre soi, puis se poser en messager de la restauration. Celui de la restitution, de la dissolution, du grand pardon et de l’Amour inconditionnel. Celui qui rend à César ce qui lui appartient, et porte son regard, fier et bienveillant, réparateur et rassurant, absolvant, doux et apaisant, sur tout le merveilleux de l’Être qui est devant lui. Au coeur de Soi.

BONJOUR TRISTESSE, moi c’est TENDRESSE…

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