En ce 14ème jour de l’Avent, commence pour moi la confection des petits biscuits de Noël qui ont fait mon enfance, et me rappellent mes grands-parents et toutes les petites choses qui faisaient de Noël un moment différent, hors du temps. Ma mère, imprégnée de ses années anglaises, mettait toutes sortes de petites cartes et décorations sur les meubles de la maison, et mon père commençait à passer l’Oratorio de Noël au salon.

C’est drôle la façon dont se forment les souvenirs et à quel point ils peuvent différer d’une personne à l’autre, quand bien même nous avons vécu les mêmes évènements, la même enfance. Les faits sont là, avec leur indéniable objectivité, et sur eux, viennent se poser, se plaquer, les émotions, la chanson que l’on a dans l’âme et le coeur à ce moment-là. Pas la même pour toi, pas la même pour moi. Mais il me semble que les souvenirs appartiennent à ceux qui les détiennent. La Vérité ? Pour défendre les droits de l’humanité bafoués, ou consigner l’Histoire d’une civilisation pour la mémoire collective et les prochaines générations, oui. Mais pour les souvenirs d’enfance… A chacune la sienne et c’est très bien comme ça ! Personne n’en mourra, non, certainement pas. Les livres nous font rêver justement de cette façon-là. Quel auteur ne s’inspire pas de sa propre vie et de ses souvenirs « construits » pour raconter ses histoires ? Et, si l’on demandait à chaque membre d’une même famille d’écrire sa biographie, il y aurait autant de récits différents. Les souvenirs sont subjectifs et soumis à la théorie de la relativité, et de l’histoire que chacun à besoin de se raconter pour avancer. Ils n’en sont pas moins dénués de légitimité. Légitimité restaurée. Message passé. Parenthèse refermée.

Et pour ponctuer cette semaine, comme promis vendredi dernier, je vous propose une recette de sablés, pas trop sucrés et très appréciés par la maisonnée…