Voici le chemin que je prends tous les jours pour aller chercher mes enfants à l’école. C’est une joie quotidienne que je m’efforce de ressentir, emmagasiner et décupler, en prenant bien soin de porter mon attention sur tout ce que je vois.
Nous sommes début octobre, et je réalise que cela fait plus d’un mois que je me demande quelle tournure va bien pouvoir prendre cette chronique de rentrée, vu que celle des vacances n’a même pas eu le temps d’exister. La rentrée. Sorte d’ouragan des familles. Les enfants reprennent le chemin de l’école, fatigués des grasses mâtinées qu’ils ne peuvent plus se permettre, et avec pour quasi seule réjouissance la découverte de leurs nouvelles fournitures scolaires. Et les parents se demandent ce qui a bien pu se passer pour qu’ils soient parvenus à oublier TOUT ça ! Pendant 2 mois, et perçoivent soudain les avantages certains de cette amnésie balnéaire, en se disant qu’ils auraient dû profiter du moment au présent et du présent au bon moment.
Profiter du moment présent, être dans l’instant. Tout le monde en parle et c’est justement ce qui me préoccupe, ou disons ce qui m’occupe, en ce moment. Sentant que cette attitude constitue une étape non négligeable de mon cheminement créatif.
J’ai trouvé assez rapidement la recette que j’avais envie de partager avec vous ce mois-ci, mais je peinais, comme souvent, à en identifier le contenant, l’enrobement. Jusqu’à la semaine dernière où j’ai décidé inopinément de prendre le train pour Chartres, rendre visite à mon amie Catherine, à l’occasion de notre séance de « coaching » hebdomadaire, que nous faisons habituellement par Skype. Au mois de mai dernier, nous avons toutes les deux participé à un atelier de pleine conscience à orientation professionnelle, sujet fort dans l’air du temps, dispensé par une femme assez extra-ordinaire, Maritza Abreo. Maritza est une citoyenne du monde au sens propre. Colombienne d’origine, multi-culturelle, d’une écoute, d’une gentillesse et d’une empathie rares, elle aide les personnes qui la rencontrent, grâce à une approche et un esprit particulièrement libres et holistiques, à devenir ce qu’ils sont, à aller où ils vont, à faire ce qu’ils ont (vraiment) envie de faire, à devenir des entrepreneurs du changement pour un monde plus en lien, plus en vie, plus en harmonie, avec eux-mêmes et les autres, et des valeurs que nous avons pour beaucoup oubliées.
Steve Jobs disait ceci : « Ayez le courage de suivre votre coeur et vos intuitions. L’un et l’autre savent ce que vous voulez réellement devenir. Le reste est secondaire. »
Pendant ce séminaire, entre séances de yoga et de méditation, nous avons eu entre autre pour tâche de répondre à une question en apparence très simple : Qu’est-ce qui me fait vibrer et me fait me sentir vivant ?
J’ai regardé la question pendant un moment, d’un œil un peu cynique, critique, légèrement désinvolte, me disant, à brûle pourpoint : « pff, mais qu’est-ce que c’est que cette question, c’est d’un banal, d’un général, s’il suffisait de répondre à ça pour trouver son talent et en faire une activité économiquement viable, ça se saurait ! ». Il faut savoir qu’en allant à ce séminaire, n’ayant a priori pas de projet défini, je m’étais fixé comme objectif l’identification d’au moins 1 talent personnel qui me mettrait sur la voie de ma (re)naissance professionnelle. Chou blanc. Ce n’était ni l’endroit ni le moment. Je n’étais visiblement pas là pour ça. La deuxième lecture fit place au doute et à un léger stress : « comment vais-je bien pouvoir répondre sincèrement et authentiquement à cette question, sans fantasmes ni projections ? ». Troisième lecture. Je me sens tout à coup emportée par un courant d’excitation. Autorisation. Libre cours à l’imagination. Je reformule la question : « s’il n’y a avait absolument aucune censure d’aucune sorte, extérieure, mais surtout intérieure, si je pouvais faire mon marché dans le potager de mes envies et de mes sensations profondes, sans que mes choix ne prêtent à critique ni à conséquence, simplement parce que j’en ai envie et que ça me remplit d’énergie….. Qu’est-ce qui me ferait vibrer ? ».
Dans le Train Express Régional en direction de Chartres, vendredi 22 septembre à 10h du matin, je me suis surprise à aimer la réponse que j’avais alors apportée à cette question 4 mois auparavant, et à en percevoir tout le sens, toute l’importance.
Cette introspection vibratoire n’avait pour but que d’amener à la question suivante : De quelle manière puis-je apporter ma contribution à ce monde (expression de ma valeur unique en tant qu’individu) ? Je vous fais grâce de ma réponse, encore timide, incertaine et incomplète, afin de laisser toute la place à la vôtre.
Il y a 4 mois, au lendemain de ce séminaire, je me suis sentie déçue, frustrée, un peu en colère aussi, avec la sensation que ça n’avait pas « marché » pour moi. Que je n’arrêtais pas d’initier des choses sans percevoir de résultat. Aujourd’hui, je commence à comprendre la puissance de cet exercice, a priori si anodin. Rien n’est plus important que ce qui nous fait vibrer, que ce qui nous fait nous sentir en vie. Toutes les clefs sont ici, à l’intérieur de nous et au cœur de nos sensations. Il ne s’agit pas de courir après des chimères égotiques, ni de se déconnecter des réalités propres à notre environnement social, économique et culturel. Mais simplement de s’arrêter pour écouter ce qui se joue en nous attentivement, et prendre très au sérieux ce que l’on entend. De veiller à ce que nos choix, grands ou petits, soient motivés, au degré le plus élevé possible, par cette seule question. Alors bien sûr, certains pourront répondre que nécessité fait loi. C’est vrai, parfois. Mais la nécessité n’est pas la même pour tous et pas toujours celle que l’on croit.
Voilà. Merci Maritza ! J’avais envie de parler de toi. Après mon article sur la défamiliarisation, et sachant que les bonnes résolutions ne se prennent pas qu’au mois de janvier, il m’a semblé que ces questions, et le récit de cette expérience, avaient toute leur place ici, et maintenant. Que no habia mejor momen-to 😉