De l’art d’avancer…

Chi va piano va sano E lontano ! Oui. Mon père me l’a toujours dit lorsqu’il nous emmenait en montagne : « les enfants, si vous voulez tenir la distance et atteindre le sommet, marchez lentement, d’un pas court, régulier, et à vitesse constante pour ne pas vous essouffler ». Beaucoup de mal à écrire cette semaine, à trouver l’inspiration, les bons mots, le juste ton. L’esprit occupé par tout un tas d’autres choses, une négociation pour un travail en free-lance entre autre mais, surtout, par les vieux démons qui reviennent à la charge. Il paraît que c’est le lot des débuts de tous ceux qui ont pris le risque de tenter l’aventure de la libération créative… On dit qu’il faut 21 jours pour se débarrasser d’une habitude, bonne ou mauvaise, mais certains réflexes, dont beaucoup sont affublés du préfixe « auto-« , ont la dent dure, particulièrement coriaces et persévérants. Auto-censure, auto-sabotage, auto-destruction, auto-dénigrement, auto-flagellation, auto-injonction, auto-pas-mobile-du-tout ! Ou alors avec le point mort ou la marche arrière pour seule option. C’est incroyable ce que le mental peut nous jouer des tours et à quel point il peut être l’instigateur de notre propre empêchement de vivre, et du syndrome de répétition. Donc, cette semaine, j’ai douté. Douté de ma valeur, douté de ma légitimité créative, douté de ma capacité à susciter l’intérêt, à trouver le bon équilibre entre profondeur de contenu et légèreté de forme, richesse prosaïque et spontanéité, parler de soi tout en s’adressant aux autres, afin de contribuer, d’apporter quelque chose de substantiel, même éphémère, une émotion, une sensation, un sourire, un souvenir…

Je me suis souvent demandé ce qui pouvait bien pousser les gens à lancer un blog. Et, après en avoir observé plusieurs, un bon paquet à vrai dire, j’ai pu remarquer, et cela n’engage que moi, plusieurs catégories de raisons. Il y a ceux qui veulent s’exposer sans être vus, ceux qui ont besoin d’en être, ceux qui ont vécu un bouleversement dans leur vie et ont éprouvé la nécessité d’en parler au monde en guise de réparation, ceux qui vivent leur vie par procuration, ceux qui veulent s’essayer au changement et à l’expression d’une part cachée d’eux-mêmes, en toute liberté, a l’abri du jugement même bienveillant, sur la pointe des pieds…

Alors, j’ai pris mon courage à deux mains, respiré un grand coup, et me suis efforcée de me raccrocher, toujours et encore, à l’instant présent et à l’envie. Mais aussi, à ce que je m’étais promis de faire, à mes objectifs, ma stratégie stratégique, mon planning éditorial que je n’ai toujours pas rédigé. Ca me rappelle ce livre de Jean-François Deniau offert par un ami il y a des années : »Je dis ce que je pense, et je fais ce que je dis« . Mais j’ai surtout pensé à cette chose que mon mari m’a dite récemment, à propos de gérer soi-même son temps, vaincre la paralysie du faire et la sensation de noyade en bain de pied : prends 15 minutes chaque lundi, et demande-toi ce que tu penses devoir accomplir cette semaine pour te sentir bien, satisfaite et fière de toi le vendredi ! 15 minutes d’auto-discipline par semaine pour 15 points sur l’échelle de Richter de l’estime de soi. Cela m’a paru un bon ratio. Comme quoi, on a toujours besoin d’un ingénieur chez soi 🙂

Et même si cela n’a rien à voir avec ma recette de gâteau à la châtaigne du jour…

Vous ne les entendez pas mais ils sont en émerveillement !

 

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