Épilogue et prologue
L’envol, ou le premier jour du reste de ma vie
Cette semaine, un voile s’est levé, le dernier, et une autre s’est envolée, elle a pris la mer en s’appuyant sur ses vents favorables, ses courants ascendants, ses mistrals gagnants.
Un voile gris, qui s’était posé sur ma vie il y a des années. Tant d’années, que j’étais dans l’incapacité de voir où il s’était logé ni ce qu’il avait recouvert exactement. Opacité. Cécité. Entrave à l’Êtreté.
Mais c’est terminé. Parce que la lumière finit toujours par apparaître à celui qui la cherche, inlassablement, dans le chaos et les tourments de son histoire. Elle ne disparaît jamais, la Lumière. Simplement, la vie pose parfois des filtres, des caches qui nous la cachent. Alors, tel un somnambule, on avance à tâtons en pensant, à tort, qu’elle nous a abandonné, qu’elle nous a quitté le corps et déserté le cœur. On fait notre traversée en prenant soin de mettre en suspens la moitié de nous-même. Endormissement. On est là sans y être vraiment. Un peu schizophrène. Avec une sensation quasi physique de flottement. Et tout flottement induit le ballotement. Les émotions se mettent en mode hyperlatif pour nous rappeler que nous sommes vivant, mais l’esprit, lui, vagabonde à plein temps pour ne pas se faire happer par la réalité, comme dans un trou noir, et risquer de se désintégrer, se noyer dans un océan d’oubli, un Alzheimer prématuré qui aurait bien bon dos. DODO.
Mais le corps parle, l’intuition s’exprime en aléatoire et nous envoie des images, des visions, des pensées en fulgurance. Le jour, la nuit, c’est la télévision sans le son par temps de pluie. On sent, on sait, on sent qu’on sait, mais on ne peut pas la nommer, l’identifier précisément. LA SOURCE.
Au commencement, on ne voit pas, on subit. Les choses arrivent et PÉNÈTRENT notre espace vital, notre cercle sacré, notre intimité, enfoncent la zone de sécurité non protégée. Ca fait mal, mais on ravale, on ne sait rien de ces choses-là, si ce n’est qu’elles ne sont pas complètement normales et qu’elles n’arrivent pas à tout le monde. Le mental remballe, mais le corps, lui, enregistre. MÉMOIRE CELLULAIRE. Il ne ment pas le corps, il ne pense pas, il vit, ou pas.
Les années passent et tout s’efface. Et d’autres choses viennent se poser sur celles d’avant, comme des paravents. Mais la COLÈRE est là, depuis longtemps, et elle grandit. Elle vous ronge comme un cancer et se projette à l’extérieur dès que vous baissez la garde. Mais ce qu’il y a de bien avec la colère, c’est qu’à défaut de vous tuer elle vous sert de bouclier et vous fait avancer, ne pas renoncer. Carburant par défaut, la colère reste un indicateur précieux, une énergie qu’il nous appartient de diriger, d’utiliser à bon escient, un Gimini Cricket accélérateur d’enquête.
Et cette enquête, lorsqu’elle est bien menée, qu’on suit le fil du cœur et de l’authenticité, amène à des rencontres magiques et à la Vérité, pour mieux la transcender, la dépasser et la transformer.
Cette semaine un voile s’est levé, et c’était le dernier.
Je suis Auteur de Sens, et aujourd’hui je sais pourquoi. Et vous, vous êtes quoi ? Est-ce que les voiles sont encore là ? Les avez-vous identifiés ? Que faites-vous pour les lever ?
Be.
By Neil Diamond. Bande originale de Jonathan Livingstone le Goéland. Cette histoire et cette chanson, cette musique, ont habité mon âme d’enfant longtemps et continuent de m’émouvoir. Elle parle d’Être, de voiles, du ciel et de la mer, du chant de nos coeurs, et de LIBERTÉ.
Les paroles disent à peu près ceci :
Perdu
Dans un ciel peint
Où s’accrochent les nuages
Pour l’œil du poète
Tu peux le trouver
Oui, tu peux, là-bas
Sur une rive éloignée
Par les ailes des rêves
Par une porte ouverte
Tu le connais peut-être
Oui peut-être…
Sois
Comme une page qui attend un mot
Qui parle d’une histoire intemporelle
Pendant que Dieu fera briller le Soleil sur ta journée
Chante
Comme une chanson à la recherche d’une voix silencieuse
Et celle que Dieu écrira pour t’accompagner sur ton chemin
Et nous danserons
Sur une voix chuchotée
Entendue par notre âme
Et jouée par le cœur
Et tu peux la connaitre
Oui, tu peux la connaître…
Oiseaux du ciel
Hissez votre voile
Et tous les cœurs la connaîtront
Oiseaux chanteurs accordez-vous
Car personne d’autre ne peut la chanter comme vous
Regardez comme je glisse sur la marée caressée par le vent
Qui chante doucement
Et rallie tous les cœurs et leurs ailes d’argent…